Sens contextuel (ex. tiré de Conte du Graal v. 1812)
Il s'agit du verbe cuidier. Notre occurrence est à la troisième personne du singulier (de l'imparfait du subjonctif) et a pour sujet "qui" : le sujet n'est pas clairement nommé, conférant ainsi un caractère de vérité générale à l'énoncé. Le trait sémantique du doute et de l'erreur est ici présent : "N'importe qui, quiconque voyait ces cheveux pouvait les croire fait d'or".
Etymon
Ce verbe provient du latin cogitare, "agiter, remuer des pensées", formé à partir du préfixe cum et du verbe agitare.
Ancien français
Le verbe cuidier apparait au XIe siècle. et renvoie à une croyance mal fondée liée à la subjectivité du locuteur : il prend le sens de "supposer, prétendre, croire à tort" et d'"imaginer". Dans le sens d'"imaginer à tort", "croire sans fondement", cuidier s'oppose aussi bien à croire qu'à penser.
Vers le français moderne
Le terme va vieillir rapidement au moyen français puis disparaître complètement en français préclassique. A la fin du Moyen-Âge apparaît son doublet savant cogiter, "mélanger ses pensées", "réfléchir de manière laborieuse, souvent inefficace". Ce dernier subsiste aujourd'hui en français moderne tout comme outrecuidant et outrecuidance, où l'on retrouve le sème de l'erreur dans le jugement, mais appliqué à soi-même.
Paradigme morphologique
Apparaissent dans le paradigme morphologique de cuidier le substantif cuideor ("le présomptueux, l'arrogant"), les substantifs féminins sorcuidance et outrecuidance (marquant la "confiance excessive en soi"), les verbes sorcuidier et outrecuidier ("être présomptueux"), et leurs participes présent sorcuidant et outrecuidant.
Paradigme sémantique
Le champ lexical de cuidier regroupe les verbes croire et penser.
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Auteur : G. Pascault