le présent du subjonctif

Introduction 
Rappel du Latin :
- verbes en -are -> -em, -es, -et, -emus, -etis, -ent
- autres verbes -> -am, -as, -at, -amus, -atis, -ant
Hérité du latin, ce tiroir verbal suit un mode de formation très proche du présent de l’indicatif : il embrasse un système de classement des verbes suivant le nombre de bases (opposition entre des formes fortes accentuées sur la base - rappel : P1, P2, P3, P6 - et des formes faibles accentuées sur la désinence - rappel : P4, P5).


1. les désinences
Comme pour le présent de l'indicatif, il faut distinguer les verbes du premier groupe des autres verbes. En effet, ces derniers se caractérisent par la présence d'un -e à P1, P2 et P3. 

Remarques nécessaires :
1) parmi les verbes du premier groupe, ceux en -ier ont une P5 palatalisée en -iez (comme à l’indicatif). Ex : laissier = lais, lais, lais-t, lais-ons, lais-iez, lais-ent.
2) les verbes du 2e groupe en -ir (verbes latins en -isco) conservent un -s (-ss- en milieu de mot) à la fin du radical à toutes les personnes et ont  P4 et P5 palatalisées en -iens et –iez.
Ex : fenir = feni-ss-e, feni-ss-es, feni-ss-e, feni-ss-iens, feni-ss-iez, feni-ss-ent.



2. les bases
La plupart des verbes fonctionnent de la même manière qu’au présent de l’indicatif : en fonction du nombre de bases (1, 2, 3 & atypiques).
o Les verbes à une base : aucune difficulté particulière, mises à part quelques altérations phonétiques.
Ex : lire = lise, lises, lise, lisiens, lisiez, lisent / chanter = chant+s = tu chanz
Les verbes à deux bases : B1 faible en P4 et P5 // B2 forte en P1, P2, P3, P6
Les alternances sont les mêmes qu’au présent de l’indicatif, sauf pour quelques verbes comme devoir et veoir, qui se construisent seulement sur la B2 au présent du subjonctif.
Ex : parler = parol - parlons / covrir = cuevre - covrons / querre = quiere - querons … devoir = deie - deiiens
Les verbes à trois bases :
a. B3 particulière à P1 du présent de l’indicatif servant de base à l’ensemble du paradigme.
Ex : oïr = oi- / doner = doins- ou doign-
b. le paradigme ainsi formé peut présenter une nouvelle alternance entre la B3 forte et une B4 faible (Ce type d’alternance a été implifié très tôt)
Ex : tenir = ind. B1 ten-, B2 tien-, B3 tieng- > subj. tiegne, tiegnes, tiegne, teignons B4, teigniez, tiegnent
Ex : voloir = vueille - voillons / pooir = puisse – poissons
o Les verbes atypiques : possèdent une B4 spécifique pour le subjonctif présent














Conclusion : vers le français moderne

Les bases : 
tendance à la réfection sur le modèle de l’indicatif, sans que cela ait été systématique.
Les désinences :
- P1, P2, P3 : XIIIe à XVIIe siècle = extension d’un -e analogique aux singuliers des verbes du 1er groupe.
- P4 : MF à XVIe siècle = combinaison des deux finales (-ons / -iens) comme marque distinctive du subjonctif.
- P5 : la désinence -ez cède le pas à -iez (déjà utilisé pour les verbes en -ier) et forme un couple avec -ions
- P6 : les finales étymologiques en -ent / -ant se ramènent toutes à -ent , comme au présent de l’indicatif.



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Auteur : G. Pascault
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